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La harpe de Birmanie
Un chef d'oeuvre de la catégorie poésophique mystique initiatique.

Biruma no tategoto (1956)
de ICHIKAWA Kon


Il faut d'abord lire les critiques sur www.cinemasie.com principalement celle de Ordell Robbie une autre superbe dénonciation de la guerre par Ichikawa

Ce film bien que dans un contexte de guerre, est pure poésie, les soldats de la division du Lieutenant Inoué ne sont pas des soldats ordinaires, pas des brutes acharnées, ce sont des choristes, (mise à part l'exception qui confirme la règle, celui qui n'a pas d'oreille et ne parvient pas à se souvenir de la signification des signaux musicaux) ils ont une sensibilité d'artistes musiciens. Ils ne sont donc pas resté insensibles à leur environnement et à la culture birmane. Mizushima a déjà absorbé l'esprit du pays, il a appris à jouer de la harpe, il parle birman, il suffit qu'il s'habille en birman pour qu'on le prenne pour un autochtone. Mizushima va se transformer en moine bouddhiste malgré lui, l'écart avec ses camarades se creuse, séparé d'eux pour un long voyage solitaire pendant lequel il vivra des expériences initiatiques, la faim, la vision des charniers de soldats, la prise de conscience de l'horreur de la guerre, il les retrouvera à Mudon, transfiguré, méconnaissable. Ayant déjà pris sa décision de ne pas rentrer au Japon (détachement du patriotisme qui est l'exagération des sentiments naturels qu'on a pour son pays d'origine) il ne voudra plus communiquer avec ses camarades. Le perroquet, symbole de l'intellect, posé sur l'épaule, servira de médiateur « He , Mizushima, isshonni nipon ni kaero !» (rentrons ensemble au Japon). Non, Mizushima ne rentre plus au Japon, « ああ やっぱり じぶん かえろ わけには いかない » il est devenu moine bouddhiste birman, sa vie a changé de voie, il a encore une longue tâche à accomplir ici, aucun être humain n'est obligé de rester figé dans une culture. Bouddha a dit : « La vérité, c'est ce qui est utile. »

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