Planet of the Apes - 1968 - Franklin J. Schaffner
Pas d'effets spéciaux, que des décors de théâtre et naturels comme dans
Koyaanisqatsi, ce film est tout de même très beau et m'a beaucoup touché, bien qu'il n'apporte aucune solution ou explication sur le pourquoi du comment ça pourrait se produire une disparition de toutes nos civilisations sur la terre, plutôt une dénonciation des comportements humains au vingtième siècle, puisque en fait ces singes ressemblent fort à une partie de l'humanité, ses limites, ses croyances religieuses basées sur des
livres sacrés mals interprétés et l'état d'esprit qui en découle, refus d'accepter les choses inconnues comme un avion en papier qui puisse voler (apparemment il n'y a pas d'oiseaux sur cette terre du futur) préserver secrets (zone interdite) des éléments que connaissent certains singes, qui pourraient remettre en cause les théories religieuses qui disent que l'homme est une race inférieure.
On a bien compris au vingt et unième siècle que la terre est un écosystème synergique, et que l'homme s'il est le seul à posséder la conscience et être arrivé à la maîtrise de la matière, ne peut vivre ici sans tenir compte des effets produits par son mode de vie moderne sur cet équilibre fragile.
Deux des trois gars se questionnent sur le pourquoi ils ont accepté cette mission, partir pour un voyage de six mois terrestre mais qui les projette le 25 novembre 3978 ; ils philosophent, un a fait ça pour la gloire et Taylor pour savoir s'il n'existe pas quelque chose de meilleur que l'humanité dans l'univers, comme si l'humanité est mauvaise.
Taylor avoue plus loin qu'il y avait beaucoup de sexe sur la terre mais pas d'amour et que plus rien ne l'y retenait, hum, il y a tellement de choses à s'occuper dans la société, même aider un clochard à guérir ses plaies même si tu sais qu'il va mourir à 40 ans prématurément, je connais une amie infirmière qui fait ça.
Est-ce qu'on a envoyé ces quatre être humains (3 hommes et 1 femme, bizarre comme parité, y a-t-il des homosexuels dans l'avion ?) dans l'espace pour faire un bond dans le temps et revenir repeupler la terre dans le cas ou se produirait une telle catastrophe, et qu'est-ce que ça changerait si on a pas réussi à guérir l'humanité au vingtième siècle d'envoyer des crétins beaufs de notre société malade, qui arrivent sur une planète inconnue pour planter un drapeau, le patriotisme n'a t'il pas encore créé assez de souffrance ?
Dans ce film c'est autant de piques lancées par l'homme aux singes que le contraire et aussi l'homme envers lui-même.
On fait bien remarqué à Taylor que l'endroit d'où il prétend venir "Fort Wayne" trahi l'existence de la guerre dans sa civilisation.
Les singes sont tous égaux selon leur loi, mais certains le sont plus que d'autres, les chimpanzés sont ici inférieurs et les
Orang-Outans les gardiens des textes sacrés.
Ca me rappelle les
droits de l'hommes dont l'article premier commence par :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Mais après leur naissance on peut faire ce qu'on veut avec.
Pourquoi dans cette histoire, la seule femme embarquée dans le vaisseau meure-t-elle (un peu antiféministe non ?) et que Taylor pense que c'est peut-être mieux ainsi au moment ou il s'aperçoit qu'il est en train de s'attacher à sa nouvelle femme sauvage ?
Et à la fin c'est la totale, l'homme est un tueur né et toute la morale judéo-christiano-coranique basée sur des notions de bien et de mal qui dévale, et Taylor maudit ses ancêtres qui ont détruit la civilisation humaine.
Oui, mais qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ici pour que l'humanité aille mieux ?
Commençons par nettoyer ces vieux concepts éculés, il y a une petite histoire qui explique bien ça par
ici.