C'est l'histoire d'un chien qui est très maigre et qui a très faim.
Il trouve un vieil os tout sec, il commence à le ronger et se blesse les gencives, il saigne ;
et tout à coup le goût du sang l'excite, il trouve l'os très bon et le ronge avec encore plus de vigueur, se blesse et saigne de plus en plus.
Quelle merveille, cet os est tellement bon.
Celle-là je l'adore.
Il y a des pensés, des sentiments des désirs et des actions très destructeurs pour les humains et la planète, mais on est tellement persuadé qu'ils sont bons, qu'on continu a les exprimer, les transmettre comme des maximes universelles, et ainsi les humains souffrent encore plus, et plus ils souffrent, plus ont trouve ces lieux communs bons et valables, c'est un serpent qui se mord la queue.
Par exemple toutes ces philosophies basée sur des notions de bien et de mal, comme l'homme porte le mal dans lui, les enfants sont pervers et ont un mauvais fond qu'il faut redresser à coup de baffes dans la tronche et de coups de pieds au cul.
Mais le simple fait d'introjecter de tels concepts dans le cerveau d'un enfant est déjà un traumatisme, une fois qu'il sera traumatisé et qu'à cause de ce traumatisme, il exprimera un malaise, voire de l'agressivité, on dira qu'on avait raison, que les enfants ont un mauvais fond, et on pourra continuer à le traiter comme un chien sans scrupule.
Et plus ces pensées folles circulent, plus les enfants souffrent et plus on trouve qu'elle sont bonnes.
Les pensées folles, les sentiments impurs, les désirs destructifs et les actions criminelles sont des os tous secs qui nous blessent et nous font saigner, mais le plaisir masochiste de la souffrance psychologique nous les fait trouver bons, alors qu'on est en train de perdre la vie.
Marivaux a dit dans
l'Éducation d'un prince :
« il faut avoir des vertus pour s'apercevoir qu'on en manque, ou du moins pour être fâché de n'en point avoir »
Tant qu'on a pas enlevé une chose qui nous pèse, on ne peut pas savoir si on va se sentir mieux, tant qu'on ne fait pas un pas vers des expériences de recadrage et de modification de sa façon de vivre, on ne verra pas ses maladies et son niveau de misère spirituelle, et on ira vers des gens comme nous qui ne nous dérangerons pas dans notre routine.